Demande à la poussière

Demande à la poussière

Une déclaration d'amour (2014)

 

Une place pour deux

Lire le fichier pdf (84 pages) : Une place pour deux

 

 

Extraits :

 

Hors d’œuvre


Je voudrais une place pour deux, jeune fille, une petite place pour y loger notre grand amour, nos riants souvenirs et nos vieux sentiments, une place au fond, à l’ombre du balcon, loin de la scène où s’agitent les comédiens, loin de la lumière crue et froide de l’esprit, un petit recoin où se cacher, se perdre, s’encastrer. Un endroit pour nous, pour se reconnaître, se retrouver.


Sans doute, malgré les monstrueux orages que la vie nous a réservés, malgré les ingénieux supplices que nous nous sommes concoctés, ne nous sommes-nous jamais vraiment perdus, mais en est-on bien sûr ? Nous sommes là, l’un en face de l’autre, avec nos blessures, nos questions, avec notre amour décousu qui a tenu bon. Pouvons-nous encore plonger dans les yeux de l’autre, dans son sourire qui nous étreint et ses mains qui dissipent la nuit ?


Une place pour deux, mon amour, un endroit pour continuer à rêver, à vivre. Une petite place à l’abri de la colère, un simple fauteuil au milieu des gravats, un endroit pour faire l’amour et se parler vraiment. Mon cœur, une place pour nous, rien que pour nous, pour se pardonner enfin. Une place pour être libre, pour s’en donner le droit, pour être nous-mêmes et s’aider à le rester.


Jeune fille, mon amour, Virginie, veux-tu me suivre ?

 


 

REFLET


L’amour est un vertige. Un jeu de miroirs qui met la tête à l’envers. Peut-on jongler avec des ombres ? Peut-on aimer vraiment ?


Que saisit-on de l’autre, sinon un reflet ? Dans l’étourdissant palais des glaces intérieur, nous nous heurtons souvent à des vitres invisibles, des prismes déformants qui sont aussi des murs.
Mais tu es là, avec moi, dans le labyrinthe enchanté. Nous tâtonnons à l’aveuglette, et nos mains se cherchent, nos corps se frôlent, se touchent : ce n’est pas une image, la rencontre a vraiment lieu. Qu’importe si nous nous percutons parfois à en crier de douleur. Qu’importe.
Perdre l’équilibre. Tomber amoureux. Marcher sur un fil, lâcher prise, au risque de se faire mal. Mais n’est-ce pas la seule façon d’avancer ?


Un pied après l’autre, sur l’étroit chemin qui mène à l’autre ?


A bien y regarder, c’est une danse magique, une conjuration. Ton pied levé au-dessus du gouffre, au cœur du secret, dessine un sourire invisible dans mon cœur. A l’intérieur des choses, il y a encore des choses. Elles nous parlent, comme me parle ce portrait à l’envers.


Hors cadre, à l’autre bout de la réalité, je sais que moi aussi je danse, le pied levé et les bras ouverts, et que je suis prêt à te recevoir.



21/08/2014
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