Quarantaine #8 -Devoir du soir n°1
un premier commentaire
non exhaustif
où l'on comprend
que le sujet a
tout juste
commencé
à être creusé
Réponse à Devoir du soir n°1 – 24 avril
où il est question de
creuser le sujet
Le sujet n'appartient pas au monde,
mais il est une frontière du monde"
Ludwig Wittgenstein
Aujourd’hui j’ai nettoyé
une partie du jardin
arraché les mauvaises herbes
plongé mes mains dans la terre
enlevé quelques cailloux
délimité à l’aide de quatre grands
pieux (qui traînaient près du compost
depuis l’installation de la nouvelle
brande ) un carré imparfait
qui accueillera bientôt
des plantes potagères
quatre grosses touffes d’herbe
(aussi appelées souchets ronds
ou herbes à oignon)
m’ont offert un peu de
résistance. Je les ai attaquées
à l’aide de ma serfouette,
patiemment, découpant peu à
peu les nodules blancs
qu’elles plongent dans la terre
avec opiniâtreté
et que je tirais comme des cheveux
pour mieux y appliquer le
tranchant de mon outil
Ce fut un combat assez doux
mené sans violence
dans la douceur du jour
Je me demande si l’homme est
vraiment une frontière du monde
comme dit Wittgenstein
s’il est vrai qu’il ne lui appartient pas
Ce que je sais (ma femme vient
de me l’apprendre)
c’est que le nom de serfouette vient
du latin circum fodere:
creuser, fouire autour
Le monde est à l’extérieur
la terre glisse entre mes doigts
de petits cailloux blancs roulent
sous la paume de ma main
une sensation de paix m’envahit
Le monde est au bord des yeux et du coeur
mais la frontière me semble assez poreuse
et mon identité pas bien établie
je suis pourtant
indubitablement
le sujet de ce poème
sa vivante limite